http://www.wikio.fr
over-blog.com

mercredi 31 août 2011

J'y crois pas, dis moi pas qu'cest pas vrai .

Le syndicat Sud se bat-il désormais pour la retraite à 62 ans ?
Les décrets ont été publiés au cœur de l’été au Journal Officiel, le 10 août. L’âge d’ouverture des droits à la retraite du personnel technique de l’opéra de Paris (Bastille et Garnier) passera de 55 ans à…60 ans en 2017. Puis de 60 à 62 ans en 2022. Le tout grâce au syndicat Sud.

Jusqu'à maintenant, seul le personnel dit "masculin" (peintres décorateurs, dessinateurs, sculpteurs, tapissiers, menuisiers, serruriers, mouleurs stratifieurs, machinistes, décorateurs, éclairagistes, accessoiristes, cordonnier, tailleurs) bénéficiait de la retraite à 55 ans. Le personnel "féminin" (couturières, habilleuses, perruquières, maquilleuses, costumières, modistes…) devait lui, attendre son 60e anniversaire. Scandalisé par cette inégalité entre hommes et femmes, le syndicat Sud a déposé voici deux ans une plainte pour discrimination et l’Etat ne s’est pas privé pour… aligner tout le monde à 60 ans, évidemment.

Or en 2022, les régimes spéciaux, dont fait partie l’Opéra de Paris, rejoignent le régime général, qui prévoit que l’âge de départ à la retraite augmente de deux ans. C’est donc sept années de vie active supplémentaires que le personnel de l’Opéra National de Paris a récolté cet été d’un seul coup d’un seul !

La direction a préféré trouver des aménagements

La direction a cependant aménagé autant que possible ce soudain allongement de la durée de travail : grâce à des mesures dérogatoires pour les plus âgés d'entre eux, seuls 110 des 650 salariés seront finalement impactés par cette réforme. De plus l’ouverture des droits à la retraites des machinistes et les électros, en raison de la pénibilité avérée de leur fonction, reste à 55 ans. (Il est à noter que le personnel artistique, lui, n’est concerné par aucune de ces mesures, ni les 5 ans supplémentaires, ni les deux ans après 2017 : les chanteurs travaillent jusqu’à 60 ans maximum, les musiciens jusqu’à 62 ans, et les danseurs jusqu’à 42 ans).

Mais quoi qu'il en soit, le décret passe mal. Des remous sociaux sont attendus à l’automne. C’est d’ailleurs pour cette raison que les décrets n’ont été publiés que cet été, après que l’opéra de Wagner, le très attendu et très rentable "Crépuscule des Dieux" ait pu être apprécié par les abonnés et les critiques.

Anna Rousseau

Le Nouvel Observateur - Tous droits réservés.

vendredi 12 août 2011

Retraites : premier impact de la réforme sur les chômeurs âgés

Le premier relèvement de l'âge légal de départ à la retraite, de quatre mois au 1 er juillet, n'a pas seulement contraint des salariés nés après le 30 juin 1951 et ayant toutes leurs annuités de cotisation à prolonger de quatre mois leur activité professionnelle. Elle impose aussi à des chômeurs dans le même cas de différer leur « basculement » vers l'assurance-vieillesse.

L'Unedic vient de chiffrer l'ampleur de ce phénomène dans une note que « Les Echos » se sont procurée. Les effets réels du passage à 60 ans et quatre mois de l'âge minimal légal ne pouvant être connus que « début 2012 », l'assurance-chômage s'est livrée à une extrapolation des données 2010. Sur cette base, elle chiffre à 8.720 le nombre de chômeurs contraints à prolonger leur inscription à Pôle emploi. Près des trois quarts continueraient à percevoir des allocations chômage, mais 1.480 personnes (soit 17 %) devraient voir leur indemnisation interrompue, du fait de l'épuisement de leurs droits.

Sous pression
L'Unedic ne chiffre pas l'impact qu'aura le nouveau relèvement de l'âge légal de la retraite de quatre mois au 1 er janvier 2012, ni les étapes suivantes. Mais la CNAV a évalué à 40 % la part des personnes devant partir à la retraite l'an prochain qui seront touchées par la réforme contre 13 % cette année. Si le nombre de chômeurs concernés suivait la même tendance, le nombre de victimes de la réforme pourrait monter à 27.000 en 2012, dont 4.500 sans indemnisation.

Cette situation résulte de la suppression de l'allocation équivalent retraite au 1 er janvier 2011. Quelque 30.000 personnes n'ont pu bénéficier cette année de cette prestation financée par l'Etat, qui garantissait une allocation de près de 1.000 euros, le double des minima sociaux, aux demandeurs d'emploi cumulant suffisamment de trimestres de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Le gouvernement a tenté de renvoyer ce sujet aux partenaires sociaux, sans succès.

Il risque fort de se retrouver sous pression dès la rentrée : à quelques mois de l'élection présidentielle, il serait délicat pour lui que le premier effet de la réforme soit de renvoyer des salariés ayant cotisé suffisamment longtemps pour prétendre à une retraite à taux plein vers les minima sociaux, ASS ou RSA, voire les prive de revenus, fut-ce pendant quelques mois. D'autant que le coût de la réouverture d'une AER aux quelque 1.500 personnes touchées ce semestre par le passage de 60 ans à 60 ans et quatre mois sera sans commune mesure avec celui de son prolongement pour l'ensemble des chômeurs touchés par la disparition de cette allocation.

LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos